L’histoire


Lucien Rosengard & la coupe Florio

La Coupe Florio a été créée par Vincenzo Florio (au centre de la photo tenant la montre). Ce richissime aristocrate sicilien est passionné d’automobile et croit fermement en l’avenir de l’industrie automobile. Il sait que la meilleure façon de promouvoir ce nouveau moyen de transport passe par la course automobile.

Ainsi, en 1904, il organise, en Italie, une course liant Brescia, Cremona, et Mantova. Les pilotes doivent exécuter 2 tours de ce circuit de 186 km. La course, appelée « la Coupe Florio », est remportée par Vincenzo Lancia au volant de sa Fiat.

Puis, en 1905, il crée un challenge sur 7 courses, qu’il nomme de nouveau « la Coupe Florio ». Ce challenge est à la fois une course de vitesse et une course de régularité. Le constructeur automobile remportant le plus grand nombre de victoires sur l’ensemble de ces sept courses est alors désigné vainqueur de « la Coupe Florio », dont la récompense est une sculpture (photo) d’une valeur de 100.000 francs conçue par l’artiste parisien Polak.

La coupe Florio n’est pas organisée chaque année. Quatre courses ont lieu entre 1906 et 1914. Puis lorsque la première guerre mondiale éclate, la course s’interrompt. Au final, c’est en 1924, soit 18 ans après la première édition, qu’à lieu la septième et ultime course du challenge. Toutefois, à l’issue de cette septième course, aucun constructeur ne peut prétendre à « la Coupe Florio ». En effet, chacune des sept courses a été remportée par un constructeur différent.

Il est alors décidé, en 1925, d’organiser une huitième et dernière course afin de décerner le vainqueur de « la Coupe Florio ». André Boillot, à bord de sa Peugeot, gagne cette huitième édition. Peugeot est alors le grand vainqueur de « la Coupe Florio » au grand désespoir du constructeur Bugatti, ami proche de Vincenzo Florio.

L’histoire aurait pu s’achever ainsi. Mais Lucien Rosengart (photo), administrateur chez Peugeot et conscient de l’intérêt des compétitions automobiles pour la marque, convainc Robert Peugeot, quelque peu réticent au départ, à remettre la coupe en jeu. La coupe sera encore remportée au meilleur des 7 courses. Toutefois, Lucien Rosengart prévoit un changement de taille. En effet, la coupe courue jusque là uniquement en Italie se déroulera désormais alternativement en Italie et en France.

La coupe va se courir en Bretagne !

La première course de ce second challenge a lieu en Sicile. la prochaine aura donc lieu en France. Au même moment le quotidien Ouest Eclair (NDLR : aujourd’hui Ouest-France) a vent d’une organisation française de la coupe.
La rédaction du journal sait que Lucien Rosengart est administrateur délégué de Peugeot et qu’il est par ailleurs amoureux des Côtes-du-Nord et Président d’Honneur de l’Automobile Club du département. Dès lors Lucien Rosengart, le docteur Périgois, Président de l’Automobile Club, et Ouest Eclair défendent la candidature de Saint-Brieuc pour accueillir cette seconde édition. Malgré la forte concurrence du Doubs, que Robert Peugeot soutient, c’est Saint-Brieuc qui est désignée.

13 km pour des Bugatti, Peugeot, Ariès, Salmson, Talbot, Lorraine-Dietrich

Le circuit de 13 km, formant un triangle liant Gouédic, Yffiniac et la Croix Gibat, est un circuit très complet permettant aux pilotes de faire appel à toute leur science du pilotage en phases d’accélération positives et négatives.
22 sur les 27 engagés prennent part à la course au volant de leurs Bugatti, peugeot, Ariès, Salmson, Talbot, Lorraine-Dietrich, etc…
Dans les tribunes, une foule immense, plus de 200 000 personnes, vient encourager les pilotes et de nombreuses personnalités comme Monsieur Bokanowski, ministre du commerce, ou encore le Comte Manzoni, ambassadeur d’Italie en france, assistent au spectacle. Laly, sur Ariès 3000 CC remporte cette édition briochine de La Coupe Florio en 4 heures 11 minutes et 29 secondes à la moyenne de 96,144 km/h.